MICHEL HASS
Michel Haas suit un cursus hors des écoles d’art et des parcours balisés avant de gagner la reconnaissance de galeries importantes et de trouver la consécration auprès des collectionneurs. Ces galeristes sont, entre autres, Nina Dausset, qui l’expose en 1980 et puis, très vite, Jan Krugier qui montre ses œuvres à Genève et à New York pendant quelque vingt-cinq ans, parallèlement à la galerie Di Meo qui a représenté l’artiste depuis 1990. Cette fidélité de grands marchands a permis d’inscrire son œuvre dans une histoire de l’art sur laquelle toute la lumière n’a pas encore été faite, précisément parce que cette histoire n’est pas celle qu’ont imposée les institutions, Michel Haas se tenant à l’écart de ce qu’il convenait alors d’appeler une « proposition plastique ».
C’est par le concept, justement, que Michel Haas a commencé, en entreprenant d’abord des études de philosophie. Rapidement, il comprend que son langage est plutôt celui de la matière. Son besoin, c’est celui d’une prise avec la « croûte terrestre », comme il le dit. Encore étudiant, il tombe un jour par hasard sur un champ dont la terre avait été retournée. Ce qu’il y a sous la terre, son intériorité, le dessous des choses jouent le rôle d’un appel. Il décide alors de devenir peintre, non pour s’adonner à la représentation, mais pour chercher « ce qui est en-dessous ». Pourtant, son œuvre s’écarte rapidement de ces courants initiaux, car sa relation avec la matière évolue.
Michel Haas n’a en effet de cesse de dégager son sujet de la matière. Un jour, il comprend que la matière ne doit pas être ajoutée, mais creusée. Avant d’en arriver aux silhouettes découpées, celles-ci se sont d’abord inscrites sur le fond d’une feuille. Le papier Arches est trempé dans un bain boueux, corrodé et trituré par les mains de l’artiste. Ensuite, il reçoit la figure. La transformation du papier a permis à l’image d’advenir. De matière, le papier est devenu « sol » :
« Je ne cherche pas une matière, mais un sol sur lequel puisse s’imprimer une forme et que cette forme devienne un être. Le papier absorbe la peinture et au dessus reste l’être. Le travail a disparu, une forme surgit. Des êtres surgissent. »
Une image vivante
Le sujet, chez Michel Haas, est fondamental et l’artiste lui-même en affirme la primauté : « J’ai besoin du sujet ! », dit-il. C’est bien tel sujet et non tel autre qu’il peint et répète à l’envi, traversant ainsi plusieurs décennies de travail : bouquet, couple, chat, cycliste...
CC BY-SA 4.0 Michel Haas.10 septembre 2012
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